L’histoire, voilée de mélancolie, et la poétique de la géographie, qui trouvent écho dans les villes et les paysages, ont marqué les moments cruciaux de l’existence de Gracq. Ces éléments étaient prédestinés à converger, un jour ou l’autre, sur Rome: une Rome Caput Mundi, onirique et pétrifiée sous l’écrasant linceul des considérations, et une Rome contemporaine, privée de grandeur. De toutes deux, Gracq a tiré des images et des synergies d’une intense et harmonieuse poésie. Que représente donc Rome pour Julien Gracq? Quelle énigme historique et personnelle l’écrivain a-t-il voulu dénouer en visitant la Ville Éternelle? Comment Venise, Florence et la campagne italienne s’insèrent-elles dans l’imaginaire gracquien? Partant de ces interrogations, et d’autres encore, François Proïa s’aventure dans un “voyage” dans le voyage, pour retracer les liens qui attachent “le dernier des classiques” à l’Italie. À travers les pages de Le Rivage des Syrtes, Lettrines, Carnets du grand chemin et La Forme d’une ville, il analyse les étapes de ce parcours qui s’accomplit avec Autour des sept collines.)